Quand les enfants grandissent

A : Lecteurs
De : Correspondance Maternelle
Objet : Quand les enfants grandissent

Agathe a maintenant 5 ans. Caitlyn a 2 ans passés. Deux petites filles à peu près bien dans leurs baskets, entourées, aimées, pleines de vie et de joies.

C'est pas simple tous les jours avec les deux p'tits tornades pleines d'énergies qu'elles sont... Tous les jours, être nous même droit dans nos bottes, avec les règles fixées, qu'il faut parfois assouplir ou contourner à cause de notre propre fatigue ou des épreuves que nous traversons tous ensemble.

Rien n'est jamais acquis ou même gagné, c'est tous les jours. C'est toutes les nuits.

C'est un ras le bol qui parfois s'installe. Etre tout le temps sollicité, le jour, la nuit, le soir, le week end, quand on est soi même malade ou fatigués, sans aucun répit. C'est difficile, mais ce qui nous fait tenir c'est le bonheur de les voir grandir auprès de nous. Avoir cette chance là, de pouvoir faire des enfants, en bonne santé, et d'avoir le privilège de les regarder évoluer, avec nous juste là, à côté, pour leur tenir la main.

Ma grande Agathe est en train d'apprendre à lire, toute seule. Elle s'ennuie à l'école, des questions se posent sur sa personnalité. Nous ne brusquons rien, mais gardons au coin de l'esprit quelques petites choses... Sa soeur nous - pardon, me - réveille toujours la nuit. Un peu ras la casquette quand même, mais on compose comme on peut...

...et puis, quand les enfants grandissent, il arrive que la famille s'agrandisse.

Dans quelques mois, on fera partie des familles nombreuses. Parce qu'on a beau trouver ça difficile, la chance exquise de voir les p'tits loups grandir est un privilège dont nous avons choisi de profiter une dernière fois...

Ecole

De : Correspondance Maternelle
A : Agathe
Objet : Ecole

La rentrée a eu lieu hier, le réveil a été difficile. "Non Maman, je ne veux pas y aller".

Trop de bruit, trop d'enfants... Voilà ce que tu m'explique, le regard triste et la moue boudeuse.

Je pense pourtant que tu ne t'ennuies pas à l'école. Tu as soif d'apprendre, d'enregistrer, de découvrir.

J'aime te voir grandir, t'écouter me demander "Dis, comment tu écris "poisson" ?", répondre à ta curiosité, et, fièrement, exhiber le post it sur lequel tu as tracé quelques lettres hasardeuses.

Tu progresses ma fille, tu grandis, et c'est un bonheur pour moi de savoir que l'école t'apporte cela.
Cela a longtemps été un sujet épineux pour nous, même encore aujourd'hui, que donneront les années à venir ?

N'oublie pas ma fille, ta soif d'apprendre. Elle te nourrit chaque jour.

Petit poucet

De : Correspondance Maternelle
A : Caitlyn
Objet : Petit Poucet

Petit Poucet, Petite Poucette...

Chaque jour, tu évolues, très vite. Tu commences à parler, les escaliers sont maintenant largement maîtrisés, et de plus en plus tu tiens debout. Tu danses toujours, ris beaucoup...

Petite Poucette, je m'inquiète quand même. Ca peut pas s'en empêcher, une Maman, de s'inquiéter pour son bébé. Parfois, je te regarde, et je choisis de te faire confiance, de te suivre, de suivre ton évolution et tes envies plutôt que de les devancer. Mais ma nature reprend parfois très vite le dessus... Alors je m'inquiète. Pour ces chiffres qui ne montent pas. Pour ces pyjamas que tu portes depuis des mois et que j'aimerai remiser dans le carton "trop petit". Pour ces tenues jolies que j'aimerais te voir porter, mais dans lesquelles pour le moment on pourrait en mettre deux comme toi.

7kg500 et 70 cm. On ne peut pas dire que tu fasses partie des "grands modèles". En bas des courbes, ta ligne se trace, difficilement... Pourtant, tu manges. Bien, diversifié, beaucoup.

On a mis du temps à trouver ce qui clochait avec le sommeil (c'est mieux, on progresse), et il s'avère que ça gênait aussi ta croissance.

Maintenant, tu reprends du poids, lentement mais sûrement. Alors je ne m'inquiète plus. Enfin, je m'inquiète, mais moins...

Tu marcheras debout, ma fille

A : Caitlyn
De : Correspondance Maternelle
Objet : Tu marcheras debout, ma fille

Depuis quelques temps, et de façon hasardeuse, tu te tiens sans appui, une seconde, deux secondes.

Et puis ce matin, alors que tu avais un morceau de pain dans chaque main, tu t'es tenue, sans appui, debout, plusieurs secondes ! Youhou !

Avec ton grand sourire plein de dents et plein de trous sans dents, toute fière.

Et moi aussi, je suis fière.


Comme quoi, ça a beau être la deuxième fois que je vis cela, je suis toujours aussi émerveillée !


Un an

A : Caitlyn
De : Correspondance Maternelle
Objet : Un an

Et merde.

Voilà, c'est demain.

Non, je veux pas !

Reste encore bébé, mon tout petit bébé. Encore ce bébé qui gazouille, qui rigole aux sottises de sa soeur. Grandis mon bébé, mais reste encore près de moi, doucement.

Demain, tu auras un an. Merde. Un an. Déjà ! Une année aux débuts chaotiques, une année, presque, de sommeil de merde, une année de tétées, une année de sourires, une année avec tes yeux pétillants. Ma douce, mon ange, mon étoile.

Tu t'affirmes, tu prends confiance, mais à la fois, tu as encore tellement besoin de moi... Et ton Papa, c'est tellement époustouflant de voir comme tu es contente de le retrouver le soir, de lui sauter dessus lorsqu'il te prend dans ses bras. Ta soeur et toi êtes vraiment différentes, les opposées totales sur de nombreux points. C'est un honneur pour moi d'être à tes côtés. J'apprends, tous les jours. Je m'améliore, j'espère.

Tu es rieuse, pleine de confiance, admirative, curieuse.

Tu es Toi ma fille, et je te souhaite encore de belles années devant toi. L'Avenir t'appartient, je ne reste pas loin.

Aaaaaaaah, l'adolescence

A : Agathe
De : Correspondance Maternelle 
Objet : Aaaaaaaah, l'adolescence


Nous avons passé un week end tendu. Sans relai pour m'occuper de vous, et ton Papa te manque. Chamailleries, pleurs, du "Mamaaaaaaaaaan" toutes les 20 secondes. Hier après midi a été très occupé avec l'anniversaire chez la copine. Beaucoup de bruits, plein de copains, beaucoup de jeux et de rires. Tu étais énervée déjà avant de partir, mais en rentrant hier soir c'était encore pire. Se décharger. 

Qui de mieux que ta Maman pour sortir tout ce trop plein ? Oui mais moi aussi hier soir j'étais fatiguée, énervée. Agacée par ta soeur. Et puis, en cette fin de journée quand même joyeuse, tu as craché par terre. Deux fois.

Du haut de tes 3-ans-et-demi-presque-4-ans.

J'ai été scotchée. Soufflée. Choquée. Ce matin, je regrette fortement ma réaction. Je t'ai dit que c'était interdit de faire ça, que c'était très irrespectueux (mais t'ai-je au moins un jour expliqué clairement ce qu'était le respect ?), que ça me mettait très en colère et que ça me rendait triste. Tu m'as par la suite demandé des câlins, que j'ai refusés. Ta soeur voulait téter, tu la poussais, ça m'énervait encore plus. J'ai voulu t'isoler, j'ai essayé de m'isoler. En fait, tu cherchais juste le contact, pour te réassurer de ma présence et de mon amour pour toi. 

Hier soir, au coucher, je t'ai serrée fort dans mes bras, et ce matin même si nous étions en retard, j'ai pris le temps de te câliner, de te dire combien je t'aime et de m'excuser pour hier soir.

Je n'ai pas compris ta demande. 

Pardon mon coeur. 

Dur dur parfois, d'être Maman.

Dodo, l'enfant do

A : Caitlyn 
De : Correspondance Maternelle
Objet : Dodo, l'enfant do

Depuis début novembre, nous sommes en éviction de protéines de lait de vache (PLV), et réduction de gluten depuis quelques jours.

Et depuis, nous dormons. Oui, toi aussi. Après une dizaine de jours d'éviction, je n'avais pas trop réalisé les améliorations, et puis un midi, j'ai mangé 2 yaourts... La nuit a été terriblement catastrophique, pleine de pleurs de douleur, de multiples réveils. Bon, ok, j'ai compris. C'est à cause de ces yaourts ! Nous reprenons l'éviction de plus belle. Les nuits sont moins hachées, nous dormons six heures de suite ! Tu es dans notre lit, mais peu m'importe, j'ai besoin de dormir... Et tu progresses, chaque soir, minute après minute, à dormir seule. Les siestes de la journée se font toujours en portage.

Lors des écarts que toi et moi pouvons faire, en plus de la nuit plutôt agitée, s'ajoutent un nouveau symptôme : un à plusieurs jours de diarrhée selon l'écart. Moi non plus, je suis pas très bien d'ailleurs quand j'en remange.

Nous rencontrons un médecin mi décembre, pour tout à fait autre chose, qui entend à merveille le problème de l'allergie. Il y a le sommeil qui va mieux, mais il y a aussi ta croissance à surveiller, avec ces courbes qui ne grimpent pas. Il m'encourage dans l'éviction des PLV, envisage le gluten comme problématique. Affaire à suivre.

Je tente une ComCo avec toi à ce sujet, et te demande quels aliments te font mal. Ouille. PLV, gluten, soja, noix, noisettes, amandes. Et merde. J'essaye d'affiner tout ça lors d'une autre conversation, il faut t'exclure tout ça, et pour moi seulement les PLV. Affaire à suivre.

Nos placards ont accueillis de nouveaux ingrédients, et je teste des recettes sans... avec plus ou moins de succès, il faut l'avouer ! Autant les PLV sont facilement remplaçables pour des résultats très similaires, autant l'absence de gluten change beaucoup de choses.

Mais tu dors, ma fille.
Dodo, l'enfant do, l'enfant dort maintenant...